- troïka
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• 1856; mot russe1 ♦ Grand traîneau attelé à trois chevaux de front.2 ♦ Groupe de trois dirigeants politiques, de trois entreprises, etc. (d'abord en parlant du groupe formé par Staline, Zinoviev et Kamenev en 1922, en opposition à Trotski). « Hitler avait chargé Skorzeny de “liquider la troïka” Roosevelt, Staline, Churchill au cours de la conférence de Téhéran, en novembre 1943 » (Le Monde, 1965).troïkan. f. Traîneau russe tiré par trois chevaux attelés de front.⇒TROÏKA, subst. fém.A. — En Russie, véhicule (grand traîneau ou landau) tiré par trois chevaux attelés de front; ensemble de trois chevaux attelés de front. En hiver, boue profonde où les troïkas les plus légères s'engloutissent par-dessus les moyeux (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 70). J'ai de cette époque et de cette ville [Pétersbourg vers 1880] une sorte de vision simplifiée (...), où tombe une neige implacable, où le fracas des orchestres et le frémissement sonore des clochettes de troïkas alternent et se confondent (GREEN, Journal, 1941, p. 114).— Loc. adj. [En parlant de chevaux] En troïka. En attelage à trois de front. Un charretier bilieux (...) conduit debout ses trois chevaux en troïka (MORAND, Bucarest, 1935, p. 132).B. — P. anal. Ensemble de trois personnes dirigeant un État, une entreprise, ayant un but, des goûts communs; ensemble de trois institutions. Cocteau, Picasso, Stravinsky font Parade à Rome, parfaite troïka (MORAND, Eau sous ponts, 1954, p. 13). Ce projet n'était pas incompatible avec celui défendu parallèlement par les membres de la « troïka »: Grande-Bretagne, République fédérale d'Allemagne et Pays-Bas (Le Monde, 23 nov. 1973, p. 44, col. 2).— P. méton. Système de direction à trois. [L'Union Soviétique] exigeait la « troïka », direction tripartite de l'organisme de contrôle (Est, Ouest, et neutre) (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 196).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1. 1841 « groupe de trois chevaux attelés de front » (DUMAS, Le Maître d'armes, ch. XXIV, t. III, p. 252 ds QUEM. DDL t. 16: notre télègue, attelé de troïka, c'est-à-dire, avec trois chevaux); d'où 1856 subst. fém. « voiture attelée de trois chevaux de front » (X. MARMIER, trad.: LERMONTOF, Un Héros de notre temps, ch. I, in Au bord de la Néva, p. 9, ibid.: c'était un plaisir d'entendre le bruit des roues de la troïka); 2. 1921 « groupe de trois dirigeants politiques » (S. DE CHESSIN, L'Apocalypse russe, p. 181, ibid., t. 26). Mot russe trojka « attelage de trois (chevaux) » et « groupe de trois dirigeants politiques », dér. avec suff. -oika du numéral tri- « trois ». Bbg. BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 262. — QUEM. DDL t. 12, 16.
troïka [tʀɔika] n. f.ÉTYM. 1845, n. m., trad. de Gogol, in D. D. L.; « attelé de troïka », 1841, Dumas; n. f., 1856; mot russe, « attelage de trois chevaux ».❖1 Grand traîneau attelé à trois chevaux de front.0 La troïka est un grand traîneau qui peut contenir quatre personnes se faisant face, plus le cocher; elle est attelée de trois chevaux. Celui du milieu, engagé dans les brancards, a le collier et le cintre de bois (…) arrondi au-dessus du garrot; les deux autres ne tiennent au traîneau que par un trait extérieur (…) Ces trois nobles coursiers, avec leurs têtières à chaînettes de métal, leurs harnais légers (…) rappellent ces attelages antiques qui traînent sur des arcs de triomphe des chars de bronze auxquels ils ne tiennent par rien. Ils semblent jouer et gambader au-devant de la troïka (…)Th. Gautier, Voyage en Russie, VII (1866).2 (V. 1965). Groupe de trois dirigeants politiques, de trois entreprises, etc. (d'abord en parlant du groupe formé par Staline, Zinoviev et Kamenev en 1922, en opposition à Trotski). || « Une troïka et un programme (… c'est) le “bulletin de santé” succinct des forces de gauche » (le Nouvel Obs., 28 août 1972, p. 14).
Encyclopédie Universelle. 2012.